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Sphère d’activité
La danse
Le milieu de la danse au Québec est à l'image de la danse elle-même, c'est-à-dire en mouvement! Les créateurs québécois sont reconnus pour leur excellence dans l'art de mettre en scène le plus universel des langages, celui du corps. Innovation, audace, talent et travail acharné leur ont valu une réputation d'envergure internationale au cours des dernières décennies. Malheureusement, le secteur de la danse n'a plus les moyens de ses ambitions : les créateurs sont beaucoup plus nombreux qu'avant, mais ils doivent se partager à peu près les mêmes enveloppes gouvernementales que dans les années 80 et 90. Pour pouvoir vivre de la danse, il faut donc, plus que jamais, être débrouillard et posséder en même temps d'autres compétences.
C'est pourquoi les différentes instances qui encadrent la danse au Québec tentent de structurer le milieu et d'améliorer les conditions socioéconomiques des artistes (syndicalisation, « filet social », etc.). Actuellement, ceux qui choisissent de faire carrière dans la danse doivent souvent combiner plusieurs fonctions pour pouvoir en vivre : en plus d'être danseur, il leur faut être chorégraphe, enseignant ou répétiteur… Ceux qui choisissent l'enseignement s'en sortent assez bien : outre les écoles de danse professionnelles, il y a des centres de loisirs communautaires qui ont besoin d'enseignants pour initier leur clientèle à différents styles de danse.
La réalité est différente en ce qui concerne les interprètes : au Québec, il y a moins d'une dizaine de compagnies, montréalaises pour la plupart, qui emploient des danseurs à temps plein. Le reste du milieu est composé de nombreuses petites et moyennes compagnies qui fonctionnent projet par projet et qui emploient des danseurs de façon ponctuelle. Pour avoir du travail en continu, ceux-ci doivent donc souvent travailler à plusieurs projets simultanément : ils répètent un spectacle entre deux représentations d'un autre et doivent toujours être prêts à saisir l'occasion qui se présente.
Dans ces conditions, les danseurs se blessent fréquemment – plus qu'au hockey, semble-t-il! Ils doivent donc connaître et respecter les limites de leur corps et acquérir des compétences de base en réadaptation physique. Malgré cela et grâce aux progrès des techniques d'entraînement et de la médecine, les danseurs font carrière beaucoup plus longtemps qu'avant : certains dansent jusqu'à la quarantaine avancée!
Par ailleurs, aujourd'hui, les styles sont plus diversifiés qu'avant, les chorégraphies sont de plus en plus éclatées et elles exigent un niveau technique plus élevé. Les danseurs doivent donc avoir une formation solide et être très polyvalents : ils gagnent à maîtriser plusieurs styles de danse (le ballet, la danse contemporaine, le hip-hop, le flamenco, etc.), voire même à posséder des compétences dans des disciplines artistiques voisines comme la musique et le théâtre, afin de pouvoir répondre aux besoins des chorégraphes et saisir les occasions de plus en plus nombreuses dans le domaine des variétés. En effet, comédies musicales, spectacles dans les casinos, émissions de télévision, spectacles multimédias et prestations de cirque font partie des avenues ouvertes aux danseurs d'aujourd'hui.
Pour les chorégraphes, qui montent des spectacles, il est très utile d'avoir des compétences en gestion, en informatique et en communication. Ils doivent en effet connaître les politiques et les programmes gouvernementaux, faire des demandes de subvention, monter des dossiers de commandites, établir des budgets, gérer l'argent des subventions – et prouver qu'il a été utilisé à bon escient s'ils veulent en obtenir encore! Ils doivent également s'occuper de la promotion et des communications : faire la mise en marché de leurs spectacles, écrire des communiqués et entretenir de bonnes relations avec la presse.
Pour contribuer à l'essor de la danse et au développement de ce secteur, certains travailleurs du milieu font aussi des activités de promotion, que ce soit en complément de leurs autres fonctions ou à titre d'agents chargés d'intéresser le public à la danse. Il s'agit d'un travail de fond auquel la plupart contribuent par amour de leur discipline : ils veulent rejoindre un plus grand public et lui communiquer leur passion et leur vision du monde. La danse ne se nourrit-elle pas du rêve?