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Sphère d’activité
Les mines
Bien que le Québec se soit lancé résolument dans la voie technologique au cours des dernières années, l'exploitation des ressources naturelles joue encore un rôle majeur dans son économie. La province se classe ainsi parmi les dix premiers producteurs miniers du monde : en 2003, la valeur de ses exportations se chiffrait à 3,7 milliards de dollars et les mines en exploitation sur le territoire (environ 50) fournissaient 54 000 emplois dans l'extraction du minerai, la fabrication de produits minéraux ou la première transformation des métaux.
Mais ce secteur aussi se met à l'heure des technologies de pointe, ne serait-ce que pour des raisons d'efficacité, et il s'est lancé, depuis quelque temps, dans une véritable révolution. Sous la terre, les opérations se spécialisent, à tel point que le profil des travailleurs se modifie. Si la mine a pendant longtemps offert des carrières lucratives – les salaires élevés compensant la dureté des conditions – à une main-d'œuvre sans qualification ni formation particulières, ce n'est plus le cas aujourd'hui. La très grande majorité des travailleurs miniers ont au moins un diplôme d'études professionnelles et ils ont reçu une solide formation de mécanicien, d'électricien, de foreur, de dynamiteur, de plombier, de tuyauteur, d'opérateur de machines ou de grutier, l'extraction minière exigeant le concours de tous ces métiers. En fait, le secteur ne recrute plus guère de main-d'œuvre non spécialisée, de sorte que les seuls travailleurs ayant appris « sur le tas » sont tout simplement les plus âgés.
Par ailleurs, la mine du XXIe siècle, devenue dans la plupart des cas un vaste complexe souterrain, est désormais informatisée, automatisée et dotée d'une machinerie sophistiquée. Beaucoup d'opérations relatives à l'extraction même sont effectuées à partir de la surface, de sorte que le nombre d'opérateurs de machines tend à supplanter celui des mineurs. En outre, toute mine digne de ce nom est équipée d'écrans de contrôle et de surveillance à distance du travail souterrain ainsi que d'autres installations de précision. Les techniciens et technologues sont donc très recherchés. Ils constituent d'ailleurs une proportion notable de la main-d'œuvre, tandis que – informatisation oblige – les programmeurs analystes, voire les informaticiens, font leur apparition dans les mines d'or, de cuivre ou de fer de l'Abitibi et de la Côte-Nord.
Les façons de faire ont changé et, par conséquent, les lieux de travail offrent beaucoup plus de sécurité. Ainsi, au cours des dix dernières années, le secteur a enregistré une baisse de 50 % des accidents « indemnisés », c'est-à-dire ceux pour lesquels les travailleurs reçoivent une indemnité de la Commission de la santé et de la sécurité du travail. Apport croissant des technologies, plus implantation de pratiques strictes en matière de santé et de sécurité,… la mine est arrivée à l'ère moderne, en somme! Cela conduit à un autre phénomène : l'embauche de plus en plus fréquente de professionnels de la santé.
On n'exploite plus le minerai comme avant, ce qui a pour effet de changer complètement le visage de la main-d'œuvre. Par ailleurs, les entreprises utilisent toutes les ressources de la recherche et du développement et se préoccupent également davantage de la durée de vie des gisements qu'elles exploitent. À cet égard, les ingénieurs miniers jouent un rôle de premier plan : il leur revient en effet de déterminer la valeur de tout nouveau gisement et, s'il est prometteur, de planifier la conception du site. En résumé, l'activité minière n'est pas simple : elle requiert la participation d'un grand nombre de corps de métiers et de professionnels. Le mineur qui descend encore sous la terre ne disparaîtra pas, mais, déjà, il ne ressemble plus tellement à celui d'il y a vingt ans. Oui, les mines sont vraiment en pleine révolution!