L'importance de se réaliser dans son travail
Paru le 21 mars 2016
Par Pierre Côté, président et fondateur de l’Indice relatif de bonheur (IRB) et de l'Indice de bonheur au travail (IRB-T), conférencier et auteur.
La vie peut parfois être sournoise. Le travail, c’est le commencement du principe de la roue : la roue de la vie. Notre vie active. La roue de la consommation aussi. Une fois qu’on a mis les pieds à l’intérieur de cette roue, tout se met à aller très vite. Souvent, on ne s’en rend même pas compte. Les revenus que nous procure notre travail, que ce dernier nous plaise ou non, nous ouvrent la porte de possibilités. Et nous ne nous faisons pas prier longtemps pour nous les offrir.
Au début, c’est grisant. Tant de choses deviennent accessibles! Tant de désirs, souvent matériels, sont rapidement assouvis. Et toutes les facilités financières sont à notre disposition pour se les procurer. La suite est connue. Elle est souvent moins drôle, presque banale. Nous devenons prisonniers de cette roue et des lourdes obligations qu’elle implique pour notre vie professionnelle. Le travail devient progressivement une nécessité absolue. Les journées de paye sont attendues. Les fins de mois sont parfois éprouvantes. L’étau dans lequel la roue nous a entrainés se resserre. La marge de manœuvre rétrécit à une peau de chagrin.
Comme des condamnés
Combien de travailleurs malheureux n’osent pas laisser leur travail ou changer d’emploi parce qu’ils considèrent « ne pas avoir le choix »? Parce que leur vie ressemble davantage à un étau qu’à un tremplin? Les raisons sont souvent les mêmes : « Mais voyons, je ne peux pas. Comment vais-je faire pour remplir mes obligations? Mon paiement d’auto, l’hypothèque de mon condo, les taxes qui arrivent, mes cartes de crédit, etc. ? » Comme s’il n’y avait pas d’issue.
Briser cette roue et poser un geste pour modifier la dynamique, et surtout pour faire un travail qui nous satisfera, devient alors très difficile. Et plus nous tardons à le faire, plus cette décision demande du courage. Plusieurs le font. Plusieurs y arrivent. Mais davantage ne s’y résignent pas… et endurent. À peine une personne sur deux affirme que son travail la satisfait pleinement. La proportion est à peu près la même pour les personnes qui considèrent leur travail comme une source de bonheur.
Le travail : un moteur d’accomplissement
Le travail, nous l’avons vu dans l’article précédent, est le troisième facteur de l’Indice relatif de bonheur (IRB). Évidemment, pour ce facteur comme pour tous les autres, le rang varie selon les individus, mais globalement, on ne s’y trompe pas. Pourquoi le travail est-il si important et si essentiel à notre bonheur? Quel est son sens profond? C’est simple : il permet de se réaliser, de s’accomplir. Invariablement, on revient au tout premier facteur d’influence du bonheur et le travail. Indéniablement, le travail contribue à notre quête d’accomplissement.
Les différents sens accordés au travail et leur importance
Lorsque l’on pose la question aux gens sur ce que représente pour eux leur travail, le premier élément évoqué est le besoin de se réaliser, de s’accomplir (38 %). Arrive ensuite le besoin de se sentir utile, de contribuer (28 %). Cela constitue, d’une certaine façon, une forme d’accomplissement. Le travail, toujours aux dires des répondants, permet de socialiser, de s’identifier et d’appartenir à un groupe (15 %), ce qui rejoint le côté grégaire de l’être humain et son besoin de socialiser. Autre sens important donné au travail, le fait d’être reconnu (13 %). Nous le verrons plus loin dans ces articles, la reconnaissance constitue l’un des 24 facteurs d’influence du bonheur et l’un des cinq éléments encadrant la définition du bonheur au travail.
Se réaliser : un incontournable
La réalisation de soi est le tout premier facteur de bonheur au travail parce que c’est celui qui a le plus d’influence et d’impact. Personne ne sera surpris de l’apprendre. La réalisation de soi est au travail ce que l’accomplissement est à la vie en général. Dans un cas comme dans l’autre, ce sont des éléments essentiels, des prérequis. Le premier influence autant le second que l’inverse. Pour le bonheur de chacun, lorsque vient le moment de choisir sa carrière ou de se réorienter, ce facteur doit assurément être en tête de liste. Le banaliser, c’est repousser à demain d’éventuelles carences qui ne pourront qu’affecter notre niveau de bonheur.
Depuis 2006, Pierre Côté se consacre entièrement à l’étude du bonheur sous toutes ses formes et à ce titre, le travail figure en tête de liste des thèmes étudiés. Monemploi.com est fier de collaborer avec cette référence dans le domaine en diffusant cette série d’articles qui mettront en lumière l’intime relation entre le travail et le bonheur.