L’apport de la théorie du chaos sur le développement de carrière en temps de COVID-19
Paru le 22 octobre 2020
Par Sabruna Dorceus, Ph.D., c.o., professeure adjointe en fondements et pratiques en orientation au Département d’orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke
La crise de la COVID-19 a certainement affecté plusieurs sphères de notre vie et continue d’entrainer des répercussions nonnégligeables sur celles-ci.[1] Sur le plan professionnel, plusieurs personnes ont vécu des pertes d’emploi, des interruptions ou un passage au télétravail. Dans ce contexte particulier marqué par des changements non planifiés, la théorie du chaos des carrières de Bright et Pryor (2011) peut aider les individus à affronter les défis d’un monde complexe, incertain et en changement.
Dans le cadre de la théorie du chaos des carrières, les individus sont vus comme des systèmes complexes, dynamiques, non linéaires en interaction avec un environnement comprenant des systèmes ayant des caractéristiques similaires, tels que le marché du travail, l’éducation et la famille.[2]
La théorie du chaos met l’accent sur la complexité, le changement et la chance tout en considérant la participation active des individus dans la construction de leur carrière.[3] La complexité fait référence aux multiples influences sur le développement de carrière des individus. On reconnait également le changement continuel des contextes dans lesquels les individus évoluent et l’importance pour eux de s’adapter continuellement à ces changements prévisibles, imprévisibles, mineurs ou plus importants.[4] Enfin, les individus fonctionneraient sous l’influence de la chance caractérisée par l’occurrence d’évènements non planifiés, tels qu’une pandémie.
Bien qu’il y ait matière à étudier davantage certains aspects de la théorie du chaos, elle fait l’objet d’un bon appui empirique et son efficacité est reconnue en counseling de carrière.[5]
Dans le cadre de l’intervention en counseling de carrière, les personnes conseillères peuvent utiliser une approche intégrant à la fois une perspective convergente et émergente afin d’aider les personnes clientes à faire face à la nature chaotique des contextes dans lesquels elles évoluent.[6] L’approche convergente privilégie ce qui est probable, stable, mesurable et informatif, tel que l’information sur le marché du travail et les résultats d’instruments psychométriques afin de procéder, par exemple, à l’évaluation d’options envisagées ou à la prise de décision. L’approche émergente met plutôt l’accent sur l’inattendu, l’intuition et les possibilités, notamment en faisant appel aux récits, aux métaphores et à l’imagination, dans le cadre d’activités d’exploration, d’expérimentation, de créativité, etc.
La théorie du chaos met l’accent sur la complexité, le changement et la chance tout en considérant la participation active des individus dans la construction de leur carrière.[3] La complexité fait référence aux multiples influences sur le développement de carrière des individus. On reconnait également le changement continuel des contextes dans lesquels les individus évoluent et l’importance pour eux de s’adapter continuellement à ces changements prévisibles, imprévisibles, mineurs ou plus importants.[4] Enfin, les individus fonctionneraient sous l’influence de la chance caractérisée par l’occurrence d’évènements non planifiés, tels qu’une pandémie.
Bien qu’il y ait matière à étudier davantage certains aspects de la théorie du chaos, elle fait l’objet d’un bon appui empirique et son efficacité est reconnue en counseling de carrière.[5]
Dans le cadre de l’intervention en counseling de carrière, les personnes conseillères peuvent utiliser une approche intégrant à la fois une perspective convergente et émergente afin d’aider les personnes clientes à faire face à la nature chaotique des contextes dans lesquels elles évoluent.[6] L’approche convergente privilégie ce qui est probable, stable, mesurable et informatif, tel que l’information sur le marché du travail et les résultats d’instruments psychométriques afin de procéder, par exemple, à l’évaluation d’options envisagées ou à la prise de décision. L’approche émergente met plutôt l’accent sur l’inattendu, l’intuition et les possibilités, notamment en faisant appel aux récits, aux métaphores et à l’imagination, dans le cadre d’activités d’exploration, d’expérimentation, de créativité, etc.
Gestion de l’échec et de l’imprévisible
Enfin, considérant le monde complexe, incertain et en changement dans lequel nous évoluons, Pryor et Bright (2012, 2019) accordent une attention particulière à la gestion de l’échec et proposent des stratégies pouvant être mobilisées par les personnes conseillères et les personnes clientes en ce sens[7] :
Normaliser l’échec
Accepter que l’échec soit un résultat possible de nos actions et décisions et en parler ouvertement.Considérer la peur de l’échec
S'interroger sur la légitimité de cette peur et prévoir des plans d’urgence dans le cas d’un échec.Valoriser l’échec
Ne pas intérioriser les échecs, mais plutôt tenter d’en tirer des leçons relativement à ce qui ne fonctionne pas. Valoriser les apprentissages qui en découlent.Reconnaitre ses limites
Explorer, comprendre et accepter les limites de nos connaissances et de notre capacité à contrôler notre futur.Tolérer l’imperfection
La recherche de perfection peut générer des sentiments de frustration et l’évitement de certaines actions ou décisions.Se réajuster
Favoriser la surveillance, l’évaluation et la planification continue. Afin de s’adapter au changement continuel, réévaluer nos plans et nos objectifs de façon régulière.Planifier
Favoriser la planification d’urgence : toujours prévoir d’autres options en cas d’échec.Examiner la tolérance au risque
Examiner l’équilibre entre les couts et les bénéfices associés à certaines décisions et actions ayant des niveaux variables de certitude.Reconnaitre les surprises
Favoriser la prise de conscience des opportunités de développement engendrées par les évènements non planifiés.
Références
[1] Statistique Canada. (2020, 23 avril). Répercussions de la COVID-19 sur les Canadiens : premiers résultats de l’approche participative. Le Quotidien, produit no 11-001-X au catalogue de Statistique Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200423/dq200423a-fra.htm
[1] Statistique Canada. (2020, 20 avril). Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes 1 : Répercussions de la COVID-19 sur la sécurité d’emploi et les finances personnelles. Le Quotidien, produit no 11-001-X au catalogue de Statistique Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200420/dq200420b-fra.htm
[2] Bright, J. E. H. et Pryor, R. G. L. (2011). The chaos theory of careers. Journal of Employment Counseling, 48(4), 163–166. https://doi.org/10.1002/j.2161-1920.2011.tb01104.x
[2] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.
[3] Bright, J. E. H. et Pryor, R. G. L. (2011). The chaos theory of careers. Journal of Employment Counseling, 48(4), 163–166. https://doi.org/10.1002/j.2161-1920.2011.tb01104.x
[4] McMahon, M. (2014). New trends in theory development in career psychology. Dans G. Arulmani, A. J. Bakshi, F. T. L. Leong et A. G. Watts (dir.), Handbook of Career Development: International Perspectives (p. 13-27). New York, NY: Springer New York.
[5] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2014). The chaos theory of careers (CTC): Ten years on and only just begun. Australian Journal of Career Development, 23(1), 4-12. https://doi.org/10.1177/1038416213518506
[6] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.
[7] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2012). The value of failing in career development: A chaos theory perspective. International Journal for Educational and Vocational Guidance, 12(1), 67‑79.
[7] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.
[1] Statistique Canada. (2020, 20 avril). Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes 1 : Répercussions de la COVID-19 sur la sécurité d’emploi et les finances personnelles. Le Quotidien, produit no 11-001-X au catalogue de Statistique Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/200420/dq200420b-fra.htm
[2] Bright, J. E. H. et Pryor, R. G. L. (2011). The chaos theory of careers. Journal of Employment Counseling, 48(4), 163–166. https://doi.org/10.1002/j.2161-1920.2011.tb01104.x
[2] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.
[3] Bright, J. E. H. et Pryor, R. G. L. (2011). The chaos theory of careers. Journal of Employment Counseling, 48(4), 163–166. https://doi.org/10.1002/j.2161-1920.2011.tb01104.x
[4] McMahon, M. (2014). New trends in theory development in career psychology. Dans G. Arulmani, A. J. Bakshi, F. T. L. Leong et A. G. Watts (dir.), Handbook of Career Development: International Perspectives (p. 13-27). New York, NY: Springer New York.
[5] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2014). The chaos theory of careers (CTC): Ten years on and only just begun. Australian Journal of Career Development, 23(1), 4-12. https://doi.org/10.1177/1038416213518506
[6] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.
[7] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2012). The value of failing in career development: A chaos theory perspective. International Journal for Educational and Vocational Guidance, 12(1), 67‑79.
[7] Pryor, R. G. et Bright, J. E. (2019). Chaos theory for career counsellors. Dans N. Arthur, R. Neault et M. McMahon (dir.), Career theories and models at work: Ideas for practice (p. 347-357). Toronto, Canada: CERIC.