Des actions concrètes à poser pour développer votre maturité vocationnelle

Paru le 05 décembre 2017

 
par Audrey Dupuis, conseillère d’orientation
 
L’orientation professionnelle au Québec a évolué au gré des changements sociaux et économiques qui ont affecté la province. Dans les écoles secondaires, la mise en œuvre de l’approche orientante est l’une des transformations importantes à avoir marqué les prestations d’orientation[1]. L’approche orientante vise à accompagner l’élève dans le développement de son identité et dans son cheminement vocationnel, en intégrant différentes activités dans son parcours scolaire[2].
 
Les élèves mentionnent plusieurs problématiques relativement à leur orientation professionnelle. Il semble que 45 % des élèves considèrent manquer d’information à propos d’eux-mêmes, et que 55,3 % considèrent manquer d’information à propos des formations et professions, à différents degrés[3]. Ce manque d’information peut nuire au cheminement vocationnel, augmenter le risque de prise de décisions impulsives et non optimales concernant la carrière[4] et contribuer à la démotivation scolaire et au décrochage chez les jeunes[5].
 
Une des façons d’évaluer ce cheminement scolaire est d’utiliser le concept de maturité vocationnelle, qui réfère au degré de préparation affectif et cognitif d’un individu dans le cadre d’une prise de décision scolaire ou professionnelle[6]. Elle est composée de cinq dimensions, soit l’exploration, l’information, la prise de décision, l’orientation vers la réalité et l’aptitude à planifier. Chez les adolescents québécois, le degré de planification semble être plus élevé que celui d’exploration[7], suggérant que cet aspect pourrait être amélioré pour faciliter leur choix de carrière. Les actions d’exploration ont tendance à augmenter au fil des niveaux scolaires, mais d’autres éléments peuvent favoriser cette dimension.
 
Un des types d’activités pouvant favoriser l’exploration, et donc la maturité vocationnelle, est la réalisation de visites sur le terrain. Il est possible d’aller aux portes ouvertes des différents établissements d’enseignement, de participer à des activités de type « Étudiant d’un jour » ou bien de contacter un individu évoluant dans un domaine particulier et d’aller, si possible, passer du temps dans son environnement de travail.
 
À défaut d’aller directement sur le terrain, il est possible de communiquer avec un professionnel d’un métier qui nous intéresse ou de visionner différents vidéos au sujet d’un domaine d’intérêt. Plusieurs sites Internet peuvent être des sources d’information intéressantes, dont MonEmploi.com. Pour les individus âgés de 16 à 30 ans, le site de cybermentorat Academos est une ressource utile. D’autres sites Internet peuvent aussi être pertinents selon vos champs d’intérêt. Par exemple, les professions de la santé et des services sociaux, tout comme celles de la construction et celles des métiers de la scène, ont leurs propres sites Web.
 
Dans le cas où l’augmentation de l’exploration et de la planification ne suffisent pas à augmenter le degré de maturité vocationnelle à un seuil suffisant pour prendre une décision vocationnelle, la consultation d’une conseillère ou d’un conseiller d’orientation (c.o.) demeure une option privilégiée. Son rôle, en milieu scolaire, est d’accompagner l’élève pour favoriser sa connaissance de lui-même, ainsi que l’aider dans sa découverte active du monde scolaire et du monde du travail. Le c.o. s’implique aussi pour soutenir le développement de l’autonomie, la connaissance du processus de prise de décision, la confirmation d’un projet professionnel et la réalisation de ce choix[8]. Si vous n’évoluez plus dans un milieu scolaire, vous pouvez trouver un c.o. en consultant ce répertoire.
 
[1] Vivers, S. et Dionne, P. (2016). « Politiques publiques et métiers relationnels. Analyse des transformations de la profession de conseiller d’orientation en milieu scolaire au Québec ». Dans M.-C. Doucet & S. Viviers (Éds.), Métiers de la relation. Nouvelles logiques et nouvelles épreuves du travail (pp. 87-103). Québec : Presses de l’Université Laval.
 
[2] Ministère de l’Éducation du Québec (2002). À chacun son rêve. Pour favoriser la réussite : l’approche orientante. Québec : Gouvernement du Québec.
 
[3] Cournoyer, L. et Lachance, L. (2014). Le processus de prise de décision lié à la carrière chez les élèves de 4e et 5e secondaire de la Commission scolaire de Laval. Rapport de recherche. Montréal : UQÀM.
 
[4] Gati, I., Amir, T. et Landman, S. (2010). « Career consellors’ perceptions of the severity of career decision-making difficulties ». British Journal of Guidance & Counseling, 38(4), 510-526.
 
[5] Lannegrand-Willems, L. (2008). « La question de la construction identitaire à l’adolescence à deux paliers de l’orientation : la troisième et la terminale ». L’orientation scolaire et professionnelle, 37(4), 527-544.
 
[6] Bujold, C. et Gingras, M. (2000). Choix professionnel et développement de carrière : théories et recherches. Montréal : Gaëtan Morin.
 
[7] Dupuis, A. (2016). Étude des propriétés psychométriques de l’échelle affective du Questionnaire de maturité vocationnelle. Mémoire de maitrise en orientation professionnelle. Sherbrooke : Université de Sherbrooke.
 
[8] OCCOQ. (2013). Guide de pratique – Orientation en formation générale des jeunes. En ligne : <http://orientation.qc.ca/files/Guide_OCCOQ_OFGJ_250214.pdf>.