5 pistes pour choisir sa carrière quand on se sent (un peu) extraterrestre
Paru le 07 janvier 2019
Par Mathieu Guénette, conseiller d'orientation
En tant que conseiller d’orientation, je rencontre de plus en plus de gens qui ne parviennent pas à se reconnaitre sur le marché du travail actuel. Cela m’a amené à rédiger un guide pour répondre précisément à leurs besoins.
Peut-être vous sentez-vous également dans cette situation. Par exemple, vous avez beau parcourir plusieurs fois l’ensemble des métiers et professions du site MonEmploi.com, vous avez l’impression qu’aucun domaine ne correspond à vos champs d’intérêt et à votre personnalité.
Dans cet article, je m’inspire de mon guide pratique Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre pour vous fournir quelques pistes de réflexion.
1) Procéder de façon structurée
Pour monter un meuble IKEA, on doit suivre le plan, sinon vous savez comme moi que ça risque de mal finir! Tout ce qui comprend une certaine complexité demande de procéder étape par étape.
Pour certaines personnes, s’orienter se fait de façon intuitive sans trop y penser et c’est tant mieux pour eux.
Toutefois, quand on se sent extraterrestre, la situation ressemble davantage à un gigantesque casse-tête. Il ne suffit pas alors de trouver son métier : il faut bien souvent l’inventer de toute pièce!
Dans le guide Trouver sa place au travail quand on se sent (un peu) extraterrestre, je propose une approche en 6 étapes.
Le but n’est pas de devenir trop rigide pour autant. L’important est de recourir à une méthode, mais une méthode qui demeure flexible.
2) Prendre du recul
Beaucoup de mes clients éprouvent des difficultés à effectuer des choix, car ils se laissent submerger par l’anxiété.
Parfois, ils demandent l’avis des gens autour d’eux en pensant que leurs amis ou des membres de leur famille pourront les guider. C’est plate à dire, mais c’est rare que ça fonctionne.
Chaque personne est unique, et c’est d’autant plus vrai pour les extraterrestres. Pour eux, il est primordial de créer un espace neutre dans leur esprit. Leur attitude est déterminante.
Quand vous tentez de vous endormir en vous répétant sans arrêt : « Je dois dormir! Je dois dormir! », est-ce que ça fonctionne? JAMAIS! Pour vous orienter, c’est la même chose. Il faut prendre le temps de se poser les bonnes questions plutôt que de se précipiter sur un grand nombre d’options.
3) Distinguer un intérêt d’une compétence
J’avais un professeur de mathématiques au secondaire, qui nous disait d’additionner les pommes avec les pommes et les oranges avec les oranges.
Une grande partie des problèmes d’orientation provient de la confusion. Par exemple, un client me dit : « Je n’aimerais pas occuper un poste de gestion, je n’ai jamais été bon pour diriger du personnel ». Selon vous, qu’est-ce qui cloche dans cette phrase?
Aimer, c’est lié au monde des intérêts, de la motivation tandis qu’être bon est lié au monde des compétences. Ce sont deux variables complètement différentes. Un intérêt détermine si on est intéressé. Une compétence détermine si on sera intéressant.
Notre intérêt n’évolue pas facilement dans le temps et il est la clé de notre bonheur au travail. Tentez d’aimer une matière scolaire que vous détestez au départ. C’est au-dessus de vos forces, non?
Une compétence peut toujours se développer avec la pratique, si l’intérêt y est. Dans l’exemple précédent, la personne n’est peut-être pas bonne pour diriger du personnel en ce moment, mais avec l’expérience, elle pourrait le devenir.
4) Distinguer un rôle d’un secteur d’activité
Dans mon guide, je parle des différents critères qui amènent à choisir ou non une option de carrière. Ces critères sont reliés à la connaissance de soi. Il est important de bien les identifier avant d’explorer un paquet d’options de carrière.
C’est une chose de savoir qu’on est extraterrestre, mais de quel type au juste? Le critère prioritaire à définir dans une démarche d’orientation est le rôle que l’on souhaite jouer à travers notre travail.
Beaucoup de mes clients s’attardent davantage au secteur d’activité qu’au rôle à jouer. Ils y vont souvent en fonction de leur passion du moment : j’aime le hockey, j’aime le cinéma, j’aime le voyage, etc.
Un rôle, c’est l’action qu’on entreprend. Le secteur d’activité, c’est simplement le milieu dans lequel on exerce ce rôle.
5) Expérimenter
Oui, il est crucial de bien réfléchir avant de faire un choix. Cependant, la réflexion ne doit pas servir de prétexte pour éviter de passer à l’action. Il y a toujours moyen de pousser sa réflexion plus loin et d’attendre un peu pour être encore plus sûr de soi ou pour recueillir davantage d’informations.
Il faut essayer des choses, et ce, même si ça ne se passe pas comme prévu les premières fois.
L’action vient souvent ajouter des éléments d’introspection qui amènent à se découvrir davantage et donnent lieu à de belles révélations. Elle peut aussi permettre de rencontrer de nouvelles personnes qui vous présentent des points de vue inexplorés.
J’aime bien cette citation de Steve Jobs :
You can’t connect the dots looking forward; you can only connect them looking backward. So you have to trust that the dots will somehow connect in your future.
En gros, je traduis ça ainsi : vous ne pouvez pas connecter les points entre eux en regardant vers l’avant; vous pouvez seulement les connecter en regardant vers l’arrière. Vous devez donc être confiants que les points vont finir par se connecter ensemble dans le futur.
Quand vous êtes une personne à part des autres, vous avez un grand nombre de champs d’intérêt disparates et vous n’avez aucune idée dans quelle direction aller! Permettez-vous donc de vivre continuellement de nouvelles expériences.
Je termine en vous disant que le mouvement génère le mouvement. Ne perdez pas espoir, votre nouvelle planète ne se trouve pas loin!