Mobilité à l'international : partir pour mieux revenir…

Par Patricia Fizet, coordinatrice à la Cité de l'Emploi (Bretagne)

Paru le 04 avril 2024

Si je vous parle de mobilité à l’international, qu’est-ce que cela évoque pour vous?

Souvent c’est la perspective du voyage, de la découverte, mais aussi une sortie de sa zone de confort, une expérience enrichissante, mais qui peut faire peur. Dans un environnement qui évolue perpétuellement, difficile de rester concentré uniquement sur ce qui se passe dans notre cercle proche. La mobilité, comme incarnation du mouvement, est un vecteur de développement personnel et professionnel. Et ce, d’autant plus lorsqu’on est jeune et que notre parcours est à construire, à inventer.

Partir à l’étranger, c’est se donner l’occasion de se confronter à d’autres modes de vie, de fonctionnement, mais c’est aussi un véritable générateur et révélateur de ces fameux soft skills tant recherchés par les entreprises (capacité d’adaptation, ouverture d’esprit, esprit d’initiative). Ceux que l’on a bien souvent des difficultés à identifier et donc à valoriser lors d’un entretien de recrutement.

Qu’elle s’intègre à une année de césure, 'une gap year' (parcours étudiant, volontariat…), ou une longue pause, l’expérience de la mobilité permet, de par la déconnexion avec ses habitudes et son environnement, de se recentrer sur soi, de prendre le temps de la réflexion quant à ses envies profondes, mais aussi de développer ses compétences sociales.

Une diversité d’options sont mobilisables aujourd’hui en direction de nombreux pays et sont conçues pour s’adapter à différentes situations et statuts (étudiants, demandeurs d’emploi, reconversion professionnelle…).

Alors comment faire pour s’informer?

Il est possible aujourd’hui de participer à des ateliers et réunions d’information, de se rapprocher d’associations qui accompagnent les projets de mobilité, de l’université ou l’école dans laquelle vous suivez votre cursus étudiant, de consulter les nombreuses plateformes numériques à votre disposition, mais aussi de se rendre physiquement dans les forums et salons dédiés à l’expatriation. 

Partir à l’étranger est un projet qu’il est nécessaire d’anticiper et surtout de préparer pour qu’il se déroule dans les meilleures conditions et que vous en tiriez le meilleur.

Et si cette première tentative vous donnait des envies d’ailleurs, est-il possible de prolonger l’expérience dans le temps pour en faire un mode de vie?

Oui, si l’on observe notamment la tendance grandissante qui infuse le monde du travail : le nomadisme numérique. Et l’on passe alors le cap de la mobilité internationale pour franchir celui de l’expatriation (durée bien plus longue). 

La pandémie qui a traversé les cinq continents a révélé, exacerbé, un besoin de liberté et de flexibilité (développement du télétravail, des espaces de bureaux à temps partagé, du cotravail, des tiers lieux…).Certains métiers s’exercent aujourd’hui entièrement en télétravail sans la nécessité de travailler physiquement dans un bureau. Il s’agit des métiers du numérique notamment, mais pas que… la liste s’allonge progressivement avec l’émergence en parallèle de l’IA (intelligence artificielle) qui est en train de révolutionner les procédés.

Des schémas qui évoluent et donnent progressivement naissance à de nouveaux mouvements. Je pense au «workation». Un mélange de travail et de vacances qui suscite l’intérêt de ceux en quête de bienêtre au travail devenu le premier facteur d’attractivité des entreprises, devant le salaire. Un concept parfait pour répondre aux besoins de liberté et de bienêtre, mais qui présente aussi des aspects pas toujours faciles à gérer : le budget nécessaire aux changements de «résidence» fréquents et la fatigue qu’ils peuvent de fait engendrer. Sans compter le nécessaire équilibre entre vie pro et vie perso aux frontières parfois poreuses et qui demande une capacité à faire la part des choses.

Références :

L’Office franco-québecois pour la jeunesse : https://www.ofqj.org/

Les outils d’accompagnement au projet de mobilité de France Travail : https://www.francetravail.fr/candidat/vos-services-en-ligne/emploi-store/preparez-votre-mobilite-a-linter.html

S’expatrier en Australie : https://www.expat.com/fr/guide/oceanie/australie/  -   https://www.australie-guidebackpackers.com/vivre-en-australie/

Le Service civique à l’étranger : https://www.service-civique.gouv.fr/accueillir-un-volontaire/etape03-trouver-des-volontaires/envoyer-un-volontaire-a-letranger

Le VSI – Volontariat de solidarité internationale : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F11444

Salon «S’expatrier, mode d’emploi» — Paris : https://www.expatriermodedemploi.org/

Le kit de la mobilité internationale avec l’association Parcours Le Monde : Kit mobilité internationale — PLM IDF (parcourslemonde.org)

Notion de bienêtre au travail : Le well working : qu’est-ce que c’est ? | Hub-Grade — Le Blog

Phénomène du «New Deal des Indépendants» : 2021, l’année des indépendants nouvelle génération ? (maddyness.com)

Catégories : Carrière, Emplois, Monde du travail